Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/207

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forces contradictoires les martyrise, les roule mais ne les lance, car il ne saurait envoyer même à un mètre ce qu’une haleine puérile jetait au ciel.

Ainsi, toi, qui, sans délectation, voulus aimer toutes les violences de la chair et de l’esprit, altéré des filtres sorciers, épris des végétaux magiques, des mots à charme incantatoire, toujours prêt à grimper les cinq étages des pythonisses faubouriennes, qui ouvrent grandes les portes du futur sur de haillonneuses fééries pourpres et outre-mer, comme, à l’aube du printemps, les fenêtres de leurs taudis sur un ciel ressuscité malgré les grasses fumées, toi qui souhaitais la corde et le fer le plus inexorable pour l’arc des désirs, dont tu espérais qu’ils t’enverraient, flèche, aux étoiles, toi encore, à la même place dans le carquois, épileptique gigoteur de la grandiloquence, tu te retrouves plus fripe que ces déguenillées pompeuses, chapeau à plumes, falbalas, volants gorge-de-pigeon, et dentelles de tous les âges et couleurs, paquets de vieux chiffons endormis sur les quais.