Page:Crevel - Êtes-vous fous?, 1929.djvu/210

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René Crevel, je ne parlerai point à la troisième personne, non plus que je ne lui parlerai à la seconde.

Mais, auparavant, il importe de liquider nos autres héros, de leur faire un sort.

Yolande, par exemple, au sortir de chez Frida et Mina, est rentrée à son hôtel qu’elle a eu le tort de choisir dans le voisinage du Zoo, dont les émanations, imperceptibles aux narines humaines, ont grisé ses chers animaux. Le rat qui pèse cinquante kilos s’est mis à grignoter les pieds de l’impassible fakir, tandis que le taureau d’appartement essayait de l’éventrer. Mais le ratatiné était si durement ascétisé que le premier s’y cassa les dents et le second les cornes. L’un et l’autre, tout de même, s’obstinèrent à n’en point laisser une miette, et Yolande les trouva endormis et repus. Elle comprit son malheur, se coucha, comme si de rien n’était, et stoïque, mourut à l’aube, et, cette fois, pour de bon. Il y eut scandale, enquête. On parla d’une affaire d’espionnage, de mœurs. Le Dr Optimus, nommé expert, ne put apporter aucune conclusion, et