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74 CHAPITRE PREMIER — LES ORIGINES

religieuse apolliniennc, venue à Delphes des îles grecques de la mer Egée.

Ce qui nous esl rapporté de Philanimon et de Thainyris se réduit également à peu de chose. Tous deux nous sont représentés comme des Thraces * ; ils doivent donc élre rangés dans cette classe de chanteurs sacrés que la Piérie avait vue naître et qui de là s'était répandue dans la Grèce continen- tale ; mais, comme nous venons de le remarquer, tous deux, malgré cette origine, nous sont donnés comme des esprits ouverts aux nouveautés musi- cales et poétiques. Philammon passait en outre pour avoir institué les mystères de Lerne et appartenait ainsi à la série des initiateurs du culte de Déméter et de lacchos '. On lui attribuait aussi des nomes lyriques analogues à ceux de Terpandre * ; il est à peine besoin de dire que cette attribution prove- nait évidemment d'une confusion entre les hymnes sacrés dont nous venons de parler, chants d'un ca- ractère grave et monotone, plus narratifs que lyriques, et les compositions musicales déjà beau- coup plus savantes de Terpandre. Quant aux dates, les anciens plaçaient la vie de Philammon dans la période antérieure au retour des Héraclides * ; le vieux poète aurait donc été un contemporain des dynasties achéennes du Péloponnèse.

Thamyris, qui passait pour le fils de Philammon, a un peu plus de célébrité que lui. Par la légende mythologique de son origine, il se rattachait à la

1. Suidas, <^iXa{x|jLwv, @i[L\jpii; Iliade j II, 594; Strabon, VIII, 25; Julien, Epist., 41.

2. Pausan., II, 37. Cette tradition est d'ailleurs considérée par Pausanias comme peu fondée.

3. Suidas, T^pTuav^po;.

4. Pausan. y II, 37.

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