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78 CHAPITRE PREMIER — LES ORIGINES

épopée. Mais au début des Travaux d'Hésiode, se rencontre une invocation, probablement ajoutée après coup au poème, qui peut représenter assez bien le type de ces antiques compositions :

« Muscs de Piérie, dit le poète, déesses des chants « qui donnent la gloire, venez, célébrez Zeus, votre c< propre père, dans vos hymnes; Zeus, par qui sont « tous les mortels, inconnus ou illustres, glorieux « ou obscurs selon sa divine volonté. Sans peine, il (( donne la force; sans peine, il la brise; sans peine « aussi, il humilie celui qu'on enviait, et il élève ft celui qu'on ne voyait pas; sans peine, il redresse « ce qui est courbé et flétrit ce qui est glorieux, « lui, le dieu qui fait gronder la foudre dans les « airs, Zeus, assis dans sa demeure sublime. Prête « l'oreille, vois et entends, et que l'équité règle tes « jugements*. »

L'archaïsme des expressions, le tour hiératique des pensées semblent attester l'antiquité de ce mor- ceau. Il est remarquable par sa forme sentencieuse et par la multiplicité des formules. Ce sont là des traits qu'on devait rencontrer souvent dans les an- ciens hymnes*. Mais celui-ci n'exprime que des pen- sées générales ; il ne contient aucun récit, ni même aucune indication de faits mythiques. D'autres hymnes sans doute étaient plus narratifs. On peut s'en faire une idée par plusieurs passages de la Théogonie hésiodique, tels que la brève narration relative à Styx et à ses enfants (v. 383-403), l'éloge d'Hécate et l'énumération de ses honneurs (409-452). Seulement il ne faut pas oublier que, dans un genre

��1. TravauXy 1-9.

2. Cf. la prière d'Achille, Iliad., XYI, 233 : Zcu £va, AcoScovate,

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