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DESTINATION DES HYMNES 79

unique, les œuvres particulières ont certainement varié, comme toujours en Grèce, avec les temps, les lieux et la diversité de caractère des poètes.

D'ailleurs les circonstances, auxquelles ces hymnes devaient s'approprier, n'étaient pas toujours les mêmes. Hérodote nous apprend que chez les Perses un mage, assistant à chaque sacrifice, chantait pen- dant la cérémonie une poésie théogonique*. Quelque chose d'analogue a pu exister anciennement en Grèce. Le sacrifice appelle naturellement l'hymne, qui lui donne sa signification et qui le consacre. En outre, toute cérémonie religieuse est une occasion de réunion, et quel moment serait plus convenable pour parler des dieux que celui où Ton se réunit pour les honorer ? L'hymne dut par conséquent à l'origine faire partie des rites du sacrifice, soit qu'il fut chanté pendant la cérémonie même*, soit qu'on le réservât pour le repas qui en était la suite'. Tou- tefois les traditions relatives à Chrysothémis, à Thamyris, à Olen semblent attester un autre usage un peu diflerent de celui-ci, bien que sans doute simultané. Les hymnes étaient chantés aussi auprès des sanctuaires, dans les fêtes qui attiraient la foule, et où naquirent sans doute les premiers concours*.

1. Hérod., 1,132 : Mcf^o; avrjp Tcapeorewç (tJ Ouafrj) E;;ac{8ci Oto-jfovfrjv, oÎT^y 8tj sxEtvoi A^-y^uaiv eivai ttjv ereaoïSTJv.

2. Platon, Lois, III, xv (p. 700 H. Esl.) : Ka^xi ^v eISoç t^^i eûyal 7:p6; Osoù;, ovofxa 8à G[xvoiexxXouvio. On voit dans Callimaque {Hymne à Zeus, 1) que l'hyraue est chanté Tcapà a;:ov8f,<Ji. Cf. Proclus, Chrestom.j chez Photius, Biblioth.y p. 320: 'O 8* xup^wç ufjivo; 7;p6ç xiOapav fJSsio Ittwtwv. K. F. Uermann, Lehrbuch d, Gr. Alt. y II, § 29, noie 6.

3. Ath., XIV, 24 : 'AXXà jjLrjv ol apyatoi Tcspi^aSov xai IO«ai xai y6[L0iç TOJÇTojv Oeùiv CjjLvouç à$£iv ariavTaç sv xaîç laitaieaiv.

4. Pausan., X, 7, 2 : *Ap/ai(^Taiov 8à ayaSviajjia ^cv^aGai {iLV7)fjLOvsiSou9'. xal c^' a> TCpÛTOv àOXa k'OEaav (à Delphes), àvai G[jivov Et; tov Oec^v.

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