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COMPARAISONS 233

et si reffel en est presque aussi grand, les moyens sont bien moins simples. On peut donc distinguer plusieurs manières descriptives dans Vlliade, ré- pondant à divers âges de la composition et à di- verses origines. Mais si nous remontons au type premier, tel que nous le trouvons dans les descrip- tions les plus anciennes, et que de celles-là nous passions aux morceaux plus récents, nous aurons lieu d'admirer comment la tradition poétique primi- tive s'est maintenue en somme dans tout le poème à travers les variations mêmes du goût et la diver- sité des manières.

Une autre forme que prend fréquemment l'élé- ment descriptif dans Y Iliade, c'est celle de la compa- raison. Les comparaisons descriptives abondent dans le poème , aussi bien dans les parties les plus anciennes que dans les autres. Evidemment elles se rencontraient déjà dans les chants héroïques qui ont précédé et préparé la naissance de Vlliade. Dès que la poésie épique prit son essor, les aèdes durent chercher à orner leurs récits en même temps qu'à rendre leurs conceptions aussi vivantes que pos- sible. Les comparaisons répondaient à ce double besoin ; l'usage fréquent qu'on en fît contribua à leur donner bientôt une forme quelque peu convenue. Une fois que la ressemblance générale entre les choses comparées était indiquée, le poète eut le droit de développer à son gré les descriptions épisodiques qui s'offraient à lui *. C'est cette liberté qui nous frappe tout d'abord dans les comparaisons homé-

��1. C'est ce que Perrault dans ses Dialogues appelait des com- paraisons à longue queue. Voyez Boileau, Réflexions critiques sur ffuelques passages du rhéteur Longin^ VI, où se trouvent des re- marques fort judicieuses à ce sujet.

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