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LI\RE XXIII 319

Tart délicat qui le caractérise : là comme partout, il excelle à conduire au but les sentiments de ses per- sonnages par des détours un peu lents, qui en font valoir les nuances et multiplient d'une manière ingé- nieuse les péripéties*.

Quand les deux époux se sont reconnus, quand Ulysse, redevenu le maître de son palais, y a retrouvé la tendre affection de sa femme, nous avons épuisé la série des scènes vraiment intéressantes que four- nissait la légende. Aussi les plus judicieux critiques de l'antiquité, Aristophane de Byzance et Aristarque, considéraient-ils le vers 296 du XXIII* livre comme marquant la fin de VOdyssée^, La plupart des mo- dernes se sont ralliés à cette opinion. Les morceaux principaux dont l'assemblage forme la fin du poème actuel doivent donc être signalés surtout comme exemples des additions qui ont constitué le texte définitif.

Les récits d'Ulysse à Pénélope (v. 300-343), sorte de résumé rapide de ceux qu'il a faits antérieurement à Alkinoos, allongent aujourd'hui fort inutilement la scène de la reconnaissance^ alors qu'elle est abso-

1. M. Kirchhofrsupprimc de ccUe scène les vers 111-176, pendant lesquels la scène de la reconnaissance est comme suspendue par l'entretien d'Ulysse et de Télémaque qui délibèrent sur les consé- quences probables du meurtre des prétendants. Cette suppression me parait inutile et même fâcheuse. Il est bien dans la manière du poète d'interrompre la scène principale par un épisode. Quant aux préoccupations d'Ulysse au sujet de la vengeance des parents des prétendants, elles sont en somme fort naturelles, et elles ont pu figurer là avant la composition du vingt-quatrième chant qui est un développement ultérieur de l'idée exposée ici.

2. Eustathe, p. 1498 : *I<jx£Ov 8à oti xatà tt)v tûv TiaXatcjv ÎTCop^av

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