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POÈMES GÉNÉALOGIQUES DIVERS 573

dition des Argonautes, et les fragments nous per- mettent encore de constater que cet événement était raconté avec quelques détails. Mais, jusque dans ces développements, Tépopée hésiodique gardait son ca- ractère propre : profondément différente de l'épopée homérique, elle se préoccupait plus de renseigner son public que de l'émouvoir.

Le poème des Catalogues^ d'après les témoignages anciens, fut partagé à une date inconnue en quatre livres, peut-être en cinq*. Nous ignorons si cette division correspondait à un certain groupement pri- mitif des généalogies, ou si elle n'était que l'œuvre artificielle des grammairiens.

Toutefois le quatrième livre au moins n'apparte- nait certainement pas à l'œuvre primitive. C'était en réalité un poème distinct, qui est cité par les an- ciens sous le nom d^Eées ou Grandes Eées (*HoTai ou MeyaXat iQcTai)*. Ce nom singulier lui venait de la for- mule par laquelle commençait chacun des dévelop- pements partiels. Le poème était une énumération de femmes qui avaient été aimées par des Immor- tels; et l'auteur, après avoir invité la Muse à lui rappeler le nom de ces femmes, illustres et belles entre toutes, continuait en disant : « Telle fut Alc- mène... », et plus loin : « Telle encore... (t) ow)) » . Les Eées ressemblaient donc aux Catalogues par le rôle prédominant qu'elles attribuaient aux femmes;

1. Marckscheffel, p. 104.

2. il n'est pas douteux que les Eées n'aient formé le quatrième lirre des Catalogues. Cela résulte clairement d'un passage de Fargument du Bouclier d'iléraclèSy d'après lequel le début de ce petit poème aurait été emprunté à ce quatrième livre des Cata^ loguts^ or ce début, comme sa forme l'indique, est une Eée (*^H oii} xpoXcffoSaa 8<f{jiou(...). Il y avait donc identité entre les Eées et le quatrième livre des Catalogues.

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