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580 CHAPITRE XII, — LA THEOGONIE

do Clicrsias d'Orchoinène, dont les œuvres étaient déjà perdues au temps de Pausanias, doit terminer cette énumération'.

Il est aisé de comprendre, qu'entre tous les genres poétiques, celui-ci, étant le plus accessible à tout le monde, dut être un des plus cultivés. Il y fallait plus de patience que de génie. Avec une certaine industrie d'arrangeur et de versificateur jointe a une connaissance sulTisantc des légendes locales, on était assuré de quelque succès. Mais ceux qui en d'autres temps auraient pu être de vrais poètes pré- féraient sans doute le silence à un si médiocre em- ploi de leurs facultés. Ni l'imagination ni la pensée ne pouvaient se révéler dans ces longues énuméra- tion» monotones. Aussi, quand l'histoire parut, con- J damna-t-elle à l'oubli la plupart de ces poésies, qui 1

��n'étaient pas défendxies par un mérite réel. On le traduisit en prose au vii° et au vi" siècle; puis, quand on leur eut pris tout ce qu'elles contenaient d'utile, quand les chroniqueurs en eurent fait leur profit, on les rejela dédaigneusement, et celles qui ne périrent pas subsistèrent seulement à titre de curiosités, connues des archéologues, des érudîts et des bibliophiles.

��1. Pnusao., IX, 38. Od lui attribuait l'inicripttoD du tombeau d'Hésiuile. C'est sans doute lui que l'auteur du Banque! des Sept Sages ■ fait figurer au nombre de ses personuages (c. utt).

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