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malheur, il est encore tout enveloppé d'obscurités. Sur les trois colonnes du papyrus, deux sont gravement en* dommagées du côté extérieur; celle du milieu est mieux conservée, mais plus d*un détail est douteux; et enfin, même dans les quarante ou cinquante vers qu'on peut restituer avec grande vraisemblance, il y a trop d'énig- mes rendues indéchiffrables par notre ignorance des per- sonnes et des choses pour qu'on puisse en donner utile- ment une traduction suivie. Toute tentative de ce genre serait prématurée. Essayons seulement de résumer ce que nous pouvons y apprendre de plus intéressant, sans rien dissimuler de nos doutes.

On voit d'abord que le poème est incomplet : il ne com- mence ni ne finit. La partie conservée formait le milieu; elle comprendrait sept strophes de quatorze vers cha- cune, si les mutilations du papyrus n'en avaient fait dis- paraître de nombreux passages. Bergk a remarqué très ingénieusement ^ que le vers final de chaque strophe n'oQ'rait pas partout la même forme métrique, et que les strophes semblaient se grouper à cet égard trois par trois : il en conclut que le poème entier devait en com- prendre douze, et qu'il en manque aujourd'hui trois au début, deux à la fin. Ce n'est qu'une hypothèse, mais tout à fait vraisemblable, d'autant plus qu'elle paraît répondre à ce qu'on entrevoit de la distribution des idées. Ajoutons, pour en finir avec la structure des strophes, qu'elles sont formées très simplement d'une suite de petits vers trochaïqucs et logaédiques alternés, que çà et là quelque vers trochaîque'plus long ou quelque tétra- podie dactylique y jeltedela variété; que chacune, en outre, semble avoir constitué deux groupes musicaux (une période de huit, une autre de six vers), et enfin que la pensée finit toujours avec le dernier vers de la

��1. Poetx lyr. grxc.^ 4» ôd., p. 27.

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