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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

rayons γ est le plus souvent liée à une transformation radioactive par émission d’un rayon β, mais on trouve aussi de nombreux groupes de rayons γ dans la transformation de RAc et de AcX qui a lieu avec émission de rayons α.

e) Résumant les résultats des méthodes a, b, c et d, on constate qu’il y a entre eux un accord général donnant une grande valeur à l’ensemble. La spectrographie des rayons γ est ainsi solidement établie, en ce qui concerne la fréquence des groupes monochromatiques. Moins nombreuses sont les données relatives à leur intensité. Le nombre de groupes d’origine nucléaire est très variable suivant les substances ; ainsi, on en a défini 15 pour RaC, et un seulement pour Ra ou pour RaD. À ces groupes viennent s’ajouter ceux de fluorescence auxquels correspondent également des photoélectrons dans le spectre naturel. L’énergie des groupes nucléaires est comprise entre des limites étendues, les énergies les plus élevées étant atteintes pour les corps qui se transforment avec émission de rayons β sans que cependant on ait trouvé des groupes d’énergie supérieure à celle des électrons de désintégration les plus rapides (limite du spectre continu). Les énergies les plus élevées jusqu’ici mesurées sont celles des groupes 2219 eKV de RaC et 2650 eKV de ThC″.

7. — Relations entre les rayons α et les rayons y. Niveaux nucléaires.

On a vu qu’à l’émission de rayons β nucléaires succède généralement celle de rayons γ nucléaires qui peuvent se manifester soit directement, soit par conversion interne ou externe en rayons β secondaires. Un effet analogue a été observé, pour certains radioéléments, qui émettent des rayons α, et on a reconnu que des relations énergétiques d’importance fondamentale existent entre les énergies des groupes monochromatiques de rayons γ et la structure fine des rayons α. Ce fait, entrevu d’abord par Feather, a été clairement mis en évidence par la mesure précise des vitesses de groupes complexes de rayons α.

Une série d’expériences, particulièrement démonstrative, a été faite sur les rayons α de ThC (Rosenblum et Valadarès). La mesure des vitesses pour les 6 groupes de rayons α de cette substance, permet de calculer leurs énergies W ; entre celles-ci, corrigées de l’effet de recul, on peut former 15 différences