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L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À PARIS

d’Elsa, chanté seul par Mmes Schroeder, (1883), Mottl (1898) et Caron (1901).


Tristan et Isolde a débuté devant le public parisien par sa dernière scène, qui est restée depuis la page la plus fréquemment interprétée, avec ou sans le prélude de l’œuvre en manière d’introduction. C’est Mme Panchioni qui la fit entendre tout d’abord, sous la direction de Pasdeloup, en 1882. Après elle, il faut attendre jusqu’en 1888, chez Lamoureux, pour Mme Montalba et surtout Mme Materna (1889, 1890, 1892, 1893, 1894), souveraine de caractère, souveraine de style. Amalia Materna est cette héroïne de l’art lyrique, dont Liszt disait qu’elle « donnait toute son humanité aux choses surhumaines », c’est-à-dire vraiment son être et son sang ; dont Louis de Fourcaud écrivait plus tard : « Il semblait que le sentiment des personnifications colossales que Wagner lui demandait d’incarner en sa chair lui fût inné ! » — Viennent ensuite Mmes Fursch-Madier (Colonne, 1891), Emma Langlois, Lilli Lehmann, Alba Chrétien, Pacary, Chrétien-Vaguet, (Lamoureux, 1892, 1893, 1896, 1899), Kutscherra, Mottl, Adiny (Colonne, 1896, 1897, 1898, 1900, 1901, 1905)… ; Et voici Félia Litvinne, cette voix de flamme, si pure et si lumineuse, qui rayonna chaque année depuis 1902 dans chacune de nos salles de concerts et même au Conservatoire (1905) ; enfin Mmes Kachowska (Lamoureux, 1904, 1907, 1910), Grandjean (Colonne et Conseraloire, 1908, 1909), Borgo (Colonne, 1909), et Leffler-Burckhardt (Colonne, 1912, 1914, en allemand).

Mais il y a mieux. Tristan, de bonne heure, a été l’objet d’exécutions intégrales, qui ont fait sensation et dont le souvenir bien-