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ganes de la manducation, qui déterminent la nature de leurs aliments, et entraînent après eux, non-seulement tout ce qui a rapport à la fonction digestive, mais encore une foule d’autres différences, relatives même à l’intelligence.

La perfection des organes du toucher s’estime d’après le nombre et la mobilité des doigts, et d’après la manière plus ou moins profonde dont leur extrémité est enveloppée dans l’ongle ou dans le sabot.

Un sabot qui enveloppe tout-à-fait la partie du doigt qui touche à terre, y émousse le tact, et rend le pied incapable de saisir.

L’extrême opposé est quand un ongle formé d’une seule lame ne couvre qu’une des faces du bout du doigt, et laisse à l’autre face toute sa délicatesse.

Le régime se juge par les dents mâchelières, à la forme desquelles répond toujours l’articulation des mâchoires.

Pour couper de la chair, il faut des mâchelières tranchantes comme une scie, et des mâchoires serrées comme des ciseaux, qui ne puissent que s’ouvrir ou se fermer.

Pour broyer des grains ou des racines, il faut des mâchelières à couronne plate, et des mâchoires qui puissent se mouvoir horizontalement ; il faut encore, pour que la couronne de ces dents soit toujours inégale comme une meule, que sa substance soit formée de parties inégalement dures ; et dont les unes s’usent plus vite que les autres.