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DIVISION DES ÊTRES ORGANISÉS EN ANIMAUX ET EN VÉGÉTAUX

Les êtres vivants ou organisés ont été subdivisés, dès les premiers temps, en êtres animés, c’est-à-dire sensibles et mobiles, et en êtres inanimés, qui ne jouissent ni de l’une ni de l’autre de ces facultés, et qui sont réduits à la faculté commune de végéter. Quoique plusieurs plantes retirent leurs feuilles quand on les touche, que les racines se dirigent constamment vers l’humidité, les feuilles vers l’air et vers la lumière, que quelques parties des végétaux paraissent même montrer des oscillations auxquelles l’on n’aperçoit point de cause extérieure, ces divers mouvements ressemblent trop peu à ceux des animaux, pour que l’on puisse y trouver des preuves de perception et de volonté.

La spontanéité dans les mouvements des animaux a exigé des modifications essentielles même dans leurs organes simplement végétatifs. Leurs racines ne pénétrant point la terre, ils devaient pouvoir placer en eux-mêmes des provisions d’aliments et en porter le réservoir avec eux. De là dérive le premier caractère des animaux, ou leur cavité intestinale, d’où leur fluide nourricier pénètre leurs autres parties par des pores ou par des vaisseaux, qui sont des espèces de racines intérieures.

L’organisation de cette cavité et de ses appartenances a dû varier selon la nature des aliments, et