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les opérations qu’ils ont à subir avant de fournir des sucs propres à être absorbés ; tandis que l’atmosphère et la terre n’apportent aux végétaux que des sucs déjà préparés et qui peuvent être absorbés immédiatement.

Le corps animal, qui avait à remplir des fonctions plus nombreuses et plus variées que la plante, devant en conséquence avoir une organisation beaucoup plus compliquée ; ses parties ne pouvant d’ailleurs conserver entre elles une situation fixe, il n’y avait pas moyen que le mouvement de leurs fluides fût produit par des causes extérieures, et il devait être indépendant de la chaleur et de l’atmosphère ; telle est la cause du deuxième caractère des animaux, ou de leur système circulatoire, qui est moins essentiel que le digestif, parce qu’il n’était pas nécessaire dans les animaux les plus simples.

Les fonctions animales exigeaient des systèmes organiques dont les végétaux n’avaient pas besoin : celui des muscles pour le mouvement volontaire, et celui des nerfs pour la sensibilité ; et ces deux systèmes n’agissant, comme tous les autres, que par des mouvements et des transformations de liquides ou de fluides, il fallait que ceux-ci fussent plus nombreux dans les animaux, et que la composition chimique du corps animal fût plus compliquée que celle de la plante ; aussi y entre-t-il une substance de plus (l’azote), comme élément essentiel, tandis qu’elle ne se joint qu’accidentellement dans les végé-