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tives au sens de la vue, on les nomme hiéroglyphes. L’écriture est une suite d’images relatives au sens de la vue par lesquelles nous représentons les sons élémentaires, et, en les combinant, toutes les images relatives au sens de l’ouïe dont se compose la parole ; elle n’est donc qu’une représentation médiate des idées.

Cette faculté de représenter les idées générales par des signes ou images particulières qu’on leur associe, aide à en retenir distinctement dans la mémoire, et à s’en rappeler sans confusion, une quantité immense, et fournit au raisonnement et à l’imagination d’innombrables matériaux, et aux individus des moyens de communication qui font participer toute l’espèce à l’expérience de chacun d’eux ; en sorte que les connaissances peuvent s’élever indéfiniment par la suite des siècles : elle est le caractère distinctif de l’intelligence humaine.

Les animaux les plus parfaits sont infiniment au-dessous de l’homme pour les facultés intellectuelles, et il est cependant certain que leur intelligence exécute des opérations du même genre. Ils se meuvent en conséquence des sensations qu’ils reçoivent, ils sont susceptibles d’affections durables ; ils acquièrent par l’expérience une certaine connaissance des choses, d’après laquelle ils se conduisent, indépendamment de la peine et du plaisir actuels, et par la seule prévoyance des suites. En domesticité, ils sentent leur subordination, savent que