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nulle part et ne se présente non plus nullement isolé : c’est l’abstraction.

Toute sensation étant plus ou moins agréable ou désagréable, l’expérience et des essais répétés montrent promptement les mouvements qu’il faut faire pour se procurer les unes et éviter les autres, et l’intelligence s’abstrait, à cet égard, des règles générales pour diriger la volonté.

Une sensation agréable pouvant avoir des suites qui ne le sont pas, et réciproquement, les sensations subséquentes s’associent à l’idée de la sensation primitive, et modifient à son égard les règles abstraites par l’intelligence : c’est la prudence.

De l’application des règles aux idées générales, résultent des espèces de formules qui s’adaptent ensuite aisément aux cas particuliers : c’est le raisonnement.

Un vif souvenir des sensations primitives et associées, et des impressions de plaisir et de peine qui s’y rattachent : c’est l’imagination.

Un être privilégié, l’homme, a la faculté d’associer ses idées générales à des images particulières et plus ou moins arbitraires, aisées à graver dans la mémoire, et qui lui servent à rappeler les idées générales qu’elles représentent. Ces images associées sont ce qu’on appelle des signes ; leur ensemble est le langage. Quand le langage se compose d’images relatives au sens de l’ouïe ou de sons on le nomme la parole. Quand ce sont des images rela-