Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/118

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n’inspecte leur sommeil. Les veilleurs n’ont rien à faire là, les enfants étant assez grands pour se servir eux-mêmes. Ceux-ci trouvent, sans sortir de leur demeure, l’eau, le feu, la lumière, les sirops et les essences dont ils peuvent avoir besoin. Le jour, filles et garçons se retrouvent ou aux champs ou dans les salles d’étude ou dans les ateliers ; réunis et stimulés au travail par ces exercices en commun, et y prenant part sans distinction de sexe et sans fixité régulière dans leurs places ; n’agissant toujours que selon leurs caprices.

Quant à ces logements, je n’ai pas besoin d’ajouter que rien n’y manque, ni le confortable, ni l’élégance. Ils sont décorés et meublés avec opulence mais avec simplicité. Le bois de noyer, le bois de chêne, le marbre, la toile cirée, les nattes de joncs, les toiles perses, les toiles écrues rayées, couleur sur couleur, ou coutils de nuances douces, les peintures à l’huile et les tentures de papier verni en forment l’ameublement et la décoration. Tous les accessoires sont en porcelaine, en terre cuite, en grès, en étain et quelques-uns en argent.

Pour les enfants les plus jeunes, la grande salle est sablée comme un manège et sert d’arène à leurs vacillantes évolutions. Tout autour est un gros et large bourrelet en maroquin, rembourré et encadré dans des montures en bois verni. C’est ce qui tient lieu de lambris.