Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/140

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que ce qui règne à Paris, à Varsovie, à Pétersbourg, à Vienne, à Rome, à Naples, à Madrid, dans l’aristocratique Angleterre et dans la démocratique Amérique ? Je vous dis, moi, que c’est le meurtre. L’ordre avec le poignard ou le canon, la potence ou la guillotine ; l’ordre avec la Sibérie ou Cayenne, avec le knout ou la baïonnette, avec le bâton du watchman ou l’épée du sergent de ville ; l’ordre personnifié dans cette trinité homicide : le fer, l’or, l’eau bénite ; l’ordre à coups de fusil, à coups de bibles et à coups de billets de banque ; l’ordre qui trône sur des cadavres et s’en nourrit, cet ordre-là peut être celui des civilisations moribondes, mais il ne sera jamais que le désordre, la gangrène dans les sociétés ni auront le sentiment de l’existence.

Les autorités sont des vampires, et les vampires sont des monstres qui n’habitent que les cimetières et ne se promènent que dans les ténèbres.

Consultez vos souvenirs et vous verrez que la plus grande absence d’autorité a toujours produit la plus grande somme d’harmonie. Voyez le peuple du haut de ses barricades, et dites si dans ces moments de passagère anarchie, il ne témoigne pas, par sa conduite, en faveur de l’ordre naturel. Parmi ces hommes qui sont là, bras nus et noirs de poudre, bien certainement il ne manque pas de natures