Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/162

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plaisir et salons de travail, magasins de sciences et d’arts et musées de toutes les productions : après avoir admiré ces machines de fer dont la vapeur ou l’électricité est le mobile, laborieuses multitudes d’engrenages qui sont aux humanisphériens ce que les multitudes de prolétaires ou d’esclaves sont aux civilisés ; après avoir assisté au mouvement non moins admirable de cet engrenage humain, de cette multitude de travailleurs libres, mécanisme sériel dont l’attraction est l’unique moteur ; après avoir constaté les merveilles de cette organisation égalitaire dont l’évolution anarchique produit l’harmonie ; après avoir visité les champs, les jardins, les prairies, les hangars champêtres où viennent s’abriter les troupeaux errants par la campagne, et dont les combles servent de greniers à fourrage ; après avoir parcouru toutes les lignes de fer qui sillonnent l’intérieur et l’extérieur de l’Humanisphère, et avoir navigué dans ces magnifiques steamers aériens qui transportent à vol d’aigle les hommes et les produits, les idées et les objets d’un humanisphère à un humanisphère, d’un continent à un continent, et d’un point du globe à ses extrémités ; après avoir vu et entendu, après avoir palpé du doigt et de la pensée toutes ces choses, — comment se fait-il, me disais-je, en faisant un retour sur les civilisés, comment se fait-il qu’on puisse vivre sous la Loi, ce Knout