Page:Désorgues - Chant funèbre, en l’honneur des guerriers morts à la bataille de Marengo, 1799.djvu/18

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Que ce grand et terrible exemple,
Calme le courroux des neuf Sœurs !
Courons, courons orner leur temple,
Loin, loin leurs ingrats oppresseurs !
Ah ! si pour la beauté d’Hélène
Priam, sous le fer de Mycène,
Vit tomber ses divins remparts,
Que Pallas force de murailles,
Et qu’elle enfante de batailles
Pour la cause du dieu des Arts !

Quoi ! ces murs enfans de la lyre,
La ville même d’Apollon,
Thèbe insultant à son empire,
Flétrit son nouvel Amphion !
Armez-vous, Nymphes du Permesse,
Apollon soulève la Grèce
Contre ces murs séditieux ;
Et par des honneurs légitimes,
Il relève les vers sublimes,
De son chantre rival des Dieux.
 
Ô ! combien de riches guirlandes
De Pindare ornent les autels !
Delphes lui cède ses offrandes,
Pan redit ses chants immortels ;
Les rois, les peuples de la terre,
À son nom calmant leur tonnerre,
Honorent sa postérité ;
Et sa demeure protégée,
Debout, dans Thèbe saccagée,
Me dit : là Pindare a chanté.