Page:Désorgues - Chant funèbre, en l’honneur des guerriers morts à la bataille de Marengo, 1799.djvu/24

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Et vous craignez, fils de Bellone,
Que vos fronts n’aient point mérité
Cette florissante couronne
Que tresse l’Immortalité !
Vous avez assez fait pour elle :
Vos vertus, éclatant modèle,
Vivront à jamais dans nos cœurs ;
Et vos noms, sacrés dans l’histoire,
Seront tous inscrits par la gloire
Dans les archives des vainqueurs.

Ces neiges, ces Alpes franchies
Par Votre impétueux élan ;
Les rives deux fois affranchies
Et du Nil et de l’Eridan ;
Dans cette célèbre contrée,
De votre mort prématurée
Illustrent les touchans adieux ;
Et dans le tumulte des armes,
Némésis repousse les larmes
Que vous, commandez à nos yeux.

Héros, à leurs mânes fidelles,
Devant leur imposant cercueil,
De neuf puissantes citadelles
Vous avez vu tomber l’orgueil :
Et des bords chéris de la Seine,
Deux ans la victoire incertaine,
Dans un mois par-tout vous guida,
Tel que ces maîtres de la terre
Qui volaient aux champs de la guerre,
Du haut Olympe et de l’Ida.