Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/20

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maîtres de la science nous ont laissé de si précieux modèles, car dans l’ordre intellectuel comme dans l’ordre moral le matérialisme est une cause de stérilité.

Dans l’enseignement dont nous cherchons à poser ici les bases nous ne sommes astreint à aucune limite de temps ; nous ne sommes point enfermé dans l’étroit programme d’une institution universitaire, ni soumis aux exigences d’une instruction technique, et notre champ n’a d’autres bornes que celles de la science elle-même. Nous éviterons néanmoins tous les détails superflus, et, d’un autre côté, la variété des faits, des aperçus, des lieux, des temps, ainsi que le soin que nous mettrons à résumer fréquemment les idées pour en rendre les déductions plus frappantes, pourront, nous l’espérons du moins, tout en soutenant l’intérêt, aider la mémoire à les retenir sans fatiguer l’attention.
Esprit du cours.

Un cours est l’exposé général d’une science ; c’en est l’expression orale la plus complète et la plus élevée ; mais ce ne doit pas être aujourd’hui, au moins dans le plus grand nombre des cas, le développement des idées particulières ou des observations du professeur. « Notre expérience personnelle, dit Cuvier[1], est tellement limitée par la brièveté de notre existence, que nous ne saurions presque rien si nous ne connaissions que ce que nous pouvons apprendre nous-mêmes. » Cette pensée déjà bien vraie par elle-même devient plus frappante encore sous la plume d’un des hommes qui ont le plus contribué aux progrès de la science par leurs propres travaux.

Il y a cinquante ou soixante ans, toute une science

  1. Histoire des sciences naturelles, vol. I, p. 2