Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/19

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géographiquement la répartition de leurs diverses associations à la surface des terres émergées aujourd’hui ; il faut constater les modifications que chacune d’elles éprouve lorsqu’on passe d’un pays dans un autre, ou lorsqu’on s’avance dans telle ou telle direction, et cela de manière à reproduire autant que possible, pour chaque moment de l’histoire de la terre, le tableau des êtres organisés qui la peuplaient sur ses divers points, absolument comme le zoologiste et le botaniste le font pour les faunes et les flores géographiques de nos jours.

Or, c’est ce qu’un examen stratigraphique ou des couches, très-détaillé, quelquefois même minutieux, peut seul nous révéler. Nous ferons donc toujours précéder la description d’une faune, d’une flore ou d’un ensemble de fossiles quelconque, par celle des caractères et de la position des strates qui les renferment. Nous suivrons ceux-ci dans les pays de plaines, de plateaux, dans les collines et les montagnes, depuis le niveau des mers actuelles jusqu’à des altitudes supérieures à celle du Mont-Blanc. Nous développerons les théories rationnelles par lesquelles on peut se rendre compte aujourd’hui des diverses situations des fossiles, et nous les opposerons aux hypothèses mal fondées auxquelles ces positions ont souvent donné lieu.

Ainsi, la paléontologie, en s’élevant et en s’étendant jusqu’à ses limites naturelles, cessera d’être une étude bornée à des faits de détail, à des vues étroites sous lesquelles trop souvent la pensée générale disparaît. Il ne faut pas que l’observation directe des phénomènes et leurs résultats pratiques nous absorbent au point d’étouffer ce sentiment élevé des choses de la nature dont les