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les relations naturelles des diverses couches dans des profils disposés en quelque sorte pour le plus grand bénéfice des géologues. Or, dans aucune contrée de l’Europe on ne rencontre une disposition générale aussi avantageuse, et l’on doit dire aussi que les observateurs anglais n’ont pas manqué à leur bonne fortune. Vers la fin du dernier siècle, les esprits étaient, dans ce pays, parfaitement préparés à recevoir une impulsion rationnelle ; il n’y avait point de préjugés d’école, de routine, ni de ces influences personnelles qui arrêtent la propagation de la lumière et paralysent les tendances les plus heureuses ; aussi, dès que cette lumière apparut, fut-elle accueillie par tous avec empressement et sans protestation.
W. Smith

C’est à Williams Smith, ingénieur des mines, que cette impulsion est due. Il commença ses recherches en 1790, aux environs de Bath, et dressa, cette même année, un tableau des couches du pays, qui fut le point de départ de toutes ses observations ultérieures. Entre cette première date et le commencement du siècle, il publia de nombreux documents géologiques dans les divers volumes du Conseil de l’agriculture (Board of agriculture). Une série de rapports, qui parut en 1794, contient des cartes géologiques de la partie du Yorkshire appelée North-Riding, du Derbyshire, du Nottinghamshire, et une moins exacte du Devonshire. La carte du Kent, publiée en 1796, est tout à fait complète, ce que facilitait d’ailleurs celle de Packe, que nous avons vue exécutée dès le commencement du xviiie siècle..

De 1796 à 1815, les cartes de neuf autres comtés (Sussex, Surrey, Berks, Bedford, Gloucester, Wiltz, Lincoln, Durham et Cheshire), ainsi qu’un second rapport sur la minéralogie du Derbyshire par Farey, furent mis au jour, pendant qu’une excursion de Maton, faite, en 1796, dans les comtés de l’ouest, permettait d’esquisser une carte géologique de cette dernière partie de l’île.

Le texte relatif aux cartes de W. Smith ne parut, après de longs délais, qu’en 1815 ; mais on n’en doit pas conclure, comme l’ont dit quelques personnes, que les publications ou les