Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/330

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irrégulier, plus rompu, plus brisé, ce qui ne vient peut-être que de ce qu’il a moins ressenti les effets des feux souterrains. Vis-à-vis de ce pic est la partie de la montagne qui est entièrement pelée ; elle domine les fameux bains du mont Dore, et s’étend depuis le commencement de la vallée jusqu’aux endroits où la Dore et la Dogne prennent leur source. »

L’auteur discute ensuite et s’attache à réfuter les opinions qui attribuent aux agents atmosphériques ou à d’autres causes la forme de ces montagnes, puis il passe à une comparaison minutieuse de leurs roches avec les produits des volcans actuels, entre autres ceux du Vésuve et de Bourbon, comparaison qui vient de tous points confirmer les conclusions déduites de leurs caractères orographiques et de leur groupement général.

« Je ne crois pas que l’on doute maintenant de la réalité de nos volcans, dit plus loin Guettard ; peut-être même que l’on craint pour les endroits qui en sont voisins ; pour moi, sur du premier point, je ne serais pas non plus entièrement hors de crainte par rapport au second. Si le sentiment que plupart des anciens, et après eux beaucoup de modernes, ont sur la cause de la chaleur des bains ou fontaines d’eau chaude, est vrai, il y a aux environs de ces volcans éteints un feu souterrain qui ne demande peut-être qu’un peu plus, d’activité pour faire sauter les terres qui le retiennent et pour paraître au dehors. ».

Rien donc de plus simple, de plus clair et de plus précis que ces résultats présentés à l’Académie des sciences, le 10 mai 1752 ; et cependant ils firent si peu d’impression, laissèrent si peu de traces dans les esprits de ce temps-là, que, pour constater son droit de priorité que lui disputèrent plus tard certains journalistes, Guettard fut obligé d’invoquer le témoignage de Malesherbes qui l’avait accompagné dans ce voyage. Nous reproduirons une partie de cette lettre, dont la noble simplicité peint bien le caractère de son illustre auteur, et qui, tout en constatant l’exactitude des faits, écarte les circonstances un peu romanesques dont quelques auteurs ont depuis entouré la décou-