Page:D’Haussonville - Souvenirs et mélanges.djvu/50

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ner. Le choix de mon père ne fut ni suggéré par sa famille, ni déterminé par des considérations de fortune. Il contracta après un an d’attente, à trente-un ans, l’union qui fut l’intérêt principal de sa vie et assura le bonheur du reste de ses jours. Mes parents n’habitèrent pas à l’hôtel d’Haussonville ; ils s’établirent dans une maison rue de la Ville-l’Évêque, n° 1, à Paris. Ils passaient une partie de la belle saison au château de Plaisance, sur les bords de la Marne. Cette habitation faisait partie de la succession de M. Paris-Duverney dévolue au comte de La Blache, son neveu, et qui fut, en 1775, l’occasion du procès soutenu par Beaumarchais d’abord contre mon grand-père le comte de La Blache, puis contre le juge Goëzman. À Paris comme à la campagne, mes parents recevaient habituellement chez eux la meilleure compagnie du temps ; on jouait souvent la comédie, à Plaisance, et les représentations de cette troupe d’amateurs avaient quelque succès.

Après son mariage avec Marie-Louise, quand l’Empereur songea à se former une Cour nouvelle qui ne différât pas trop de l’ancienne, mon père se trouva par son nom et par sa position assez naturellement désigné. Un matin, il apprit qu’il venait d’être nommé chambellan avec un certain nombre d’autres personnes appartenant aux plus grandes familles du faubourg Saint-Germain. L’émotion était très-grande. Jamais coup d’État