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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/115

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COMÉDIE.

Jacinte, elle commence à m’impatienter,
Suis-je dans un état à pouvoir plaiſanter ?

JACINTE.

Puiſque vous répugnez à la plaiſanterîe,
Sçachez que nous venons voir ici D. Garcie.

ISABELLE.

Quoi, mon frère !

JACINTE.

Quoi, mon frère ! C’eſt peu qu’un frere, aſſurement ;
Il vaudroit mieux ſans doute y trouver un amant :
Mais c’eſt le vôtre, à vous, & pour la bienſeance
Il eſt bon que la ſœur ſoit de la confidence.

ISABELLE.

C’eſt cela…

JACINTE.

C’eſt cela…Juſtement, qui fait qu’au rendez-vous
Nous vous avons, Madame, amenée, avec nous ;

ISABELLE.

Ma crainte ſe diſſipe, & mon cœur ſe raſſure,
Et c’eſt un grand plaiſir pour moi, je vous le jure,
Quand mon frere a querelle avec mon amant,
D’en voir un à couvert du premier mouvement.

JACINTE.

C’eſt une invention que mon petit génie
Pour prévenir l’éclat ce matin m’a fourni.
Mais quelqu’un vient à nous, je penſe, Non, ſi fait.

LÉONOR.

Oüi, j’aperçois quelqu’un qui s’aproche en effet.

JACINTE.

C’eſt Fabrice, c’eſt lui, le hazard me l’envoye.
Entrez vite, il n’eſt pas à propos qu’il nous voye.