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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/116

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LA TRAHISON PUNIE,


Scène II.

JACINTE, FABRICE.
FABRICE.

JE ne ſçai où je vais promener mon chagrin
Mon enragé de maître…

JACINTE.

Mon enragé de maître…Ah ! te voilà, faquin,
Je n’ai pu depuis hier te parler à mon aiſe…

FABRICE.

Parles : mais ne dis rien ſur tout qui me déplaiſe ;
Car je n’ai pas l’humeur endurante aujourd’hui,

JACINTE.

Ce maraut croit qu’on a de grands égards pour lui.

FABRICE.

Maraut… Il me paroît que vous n’en avez guére.
Et vous pouriez pourtant, ſoit dit ſans vous déplaire,
Être un peu moins brutal, à moins que d’oublier
Le rendez-vous d’hier au deuxième pallier.

JACINTE.

Tu fus témoin des ſoins que je pris pour m’y rendre.

FABRICE.

Et tu vis bien auſſi comme j’allai t’attendre.

JACINTE.

Va, va, mon pauvre ami je me mocquois de toi.

FABRICE.

Et de qui, s’il te plaît, me mocquois-je donc moi ?

JACINTE.

Ma raiſon eût été vraiment bien endormie.