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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/134

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LA TRAHISON PUNIE,

D. ANDRÉ.

À juger mal de moi vôtre ame eſt un peu prompte :
Reſtez dans vôtre erreur.

D. JUAN.

Reſtez dans vôtre erreur.Demeure dans ta honte.

D. ANDRÉ.

Adieu, quand un peu moins nous nous mépriſerons,
Si le cœur vous en dit nous nous éclaircirons.
Suis-moi Fabrice, viens.



Scène X.

D. JUAN, D. FÉLIX.
D. JUAN.

Suis-moi Fabrice, viens.ESt-il un cœur plus lâche ?
Vaut-il qu’un galant homme & s’emporte & ſe fâche ?
Je dois ma retenuë à vos ſages avis,
Et je me tiens heureux de les avoir ſuivis.
Son ſang verſé n’eût point apaiſé ma colere,
Tant que le traitement que je viens de lui faire.
Si jamais à mes yeux il oſe ſe montrer…

D. FÉLIX.

Il n’y paroîtra pas, je puis vous l’aſſurer.
Hé comment ſe peut-il que la nature cache
Sous un tel front une ame & ſi baſſe & ſi lâche !
Pour mon gendre ſans vous je l’aurois accepté.
Je vous avouërai plus, que je l’ai ſouhaité :
Des dehors aparens, ſes biens & ſa famille,
Tout cela paroiſſoit convenir à ma fille.

D. JUAN.

Non, Leonor merite un deſtin plus heureux ;
Et pour le rendre tel, accordons-nous tous deux.