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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/133

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COMÉDIE.

D. ANDRÉ.

La Dame d’ici prés ?

D. JUAN.

La Dame d’ici prés ? Elle m’a paru belle.

D. ANDRÉ.

Vous ne blâmez donc point l’ardeur que j’ai pour elle ?

D. JUAN.

Ce n’eſt pas ce qu’en toi je trouve à condamner,
Perfide !

D. ANDRÉ.

Perfide ! Ce diſcours a de quoi m’étonner.

FABRICE.

Haye, haye.

D. JUAN.

Haye, haye.À me trahir quand ton cœur s’abandonne,
C’eſt le remords, & non le diſcours qui t’étonne.

D. ANDRÉ.

Moi, je vous ai trahi !

D. JUAN.

Moi, je vous ai trahi ! De ton indigne cœur.
Je connois la baſſeſſe, & toute la noirceur.

D. ANDRÉ.

D. Juan !

FABRICE.

D. Juan ! Qu’il eſt ſot !

D. JUAN.

D. Juan ! Qu’il eſt ſot ! Quand de ta perfidie
J’étois moins aſſuré, j’en voulois à ta vie.
Je te ſcais à preſent ſans honneur & ſans foi,
Et te mépriſe trop pour me vanger de toi.

D. ANDRÉ.

D’un ſemblable mépris je ſçais comme on ſe vange ?
Et mon cœur, croyez-moi, vous rend fort bien le change ;
Mais de quel droit encore me parlez vous ainſi ?

D. JUAN.

Va, de tes procedez je ſuis trop éclairci.