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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/17

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COMÉDIE.


Scène III.

D. ANDRÉ, FABRICE.
FABRICE.

Et ſi je ſuis réduit à feindreDOucement.
Depuis que je vous ſers dans vos bonnes fortunes,
Au diable, ſi jamais j’ai profité d’aucunes,
Et ce n’a pas été faute d’occaſion.
Si j’euſſe eu comme vous mauvaiſe intention,
Je ſuis aſſez bien-fait, & plus d’une Marquiſe…
Il n’a tenu qu’à moi d’en faire la ſotiſe…
Cela vous regardoit, & je n’en ai dit mot,
Mais quand un bon hazard ſe trouve dans mon lot …
Puiſqu’en tel cas pour vous j’ai de la conſcience,
Aiez-en, & vivons en bonne intelligence.

D. ANDRÉ.

Comment belitre, fat. Belle comparaiſon ?

FABRICE.

Je ſuis votre valet, & vous avez raiſon ;
Mais lorſque le valet eſt fidèle à ſon maître,
Le maître à ſon valet a tort de ne pas l’être.

D. ANDRÉ.

Oh ! tais-toi. Sur le ton que ce coquin la prend,
Il me croie ou bien ſot, ou beaucoup endurant.

FABRICE.

Oh ! pour endurant non, tous les jours d’ordinaire,
Vous me donnez, Monſieur, des preuves du contraire.

D. ANDRÉ.

Pour t’en donner encor qui te convainquent mieux,