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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/20

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LA TRAHISON PUNIE,


Scène V.

D. ANDRÉ, D. GARCIE, FABRICE.
D. GARCIE.

JE voudrois, D. André, vous parler en ſecret.

D. ANDRÉ.

Vous le pouvez, cet homme eſt fidèle & diſcret,
Et depuis trés-long-tems il a ma confidence.

FABRICE.

Monſieur n’a pas pour moi la même confiance.
Ce ſeroit le gêner.

D. GARCIE.

Ce ſeroit le gêner.Ce valet a raiſon.
Le ſecret me regarde.

D. ANDRÉ.

Le ſecret me regarde.Hé bien qu’il ſorte donc.

FABRICE.

Volontiers. D’écouter j’ai pourtant grande envie.

D. GARCIE.

Sçavez-vous qui je ſuis ?

D. ANDRÉ.

Sçavez-vous qui je ſuis ? Vous êtes D. Garcie.

D. GARCIE.

C’eſt mon nom, & je fuis du ſang des Torellas,
Noble autant qu’il en ſoit.

D. ANDRÉ.

Noble autant qu’il en ſoit.Je ne l’ignore pas.

D. GARCIE.

Cadet, je ſuis peu riche, & je me dédomage
De ce manque de bien par un autre avantage.
J’ai pour moi la vertu, la nobleſſe de cœur ;