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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/21

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COMÉDIE.

Qui me font eſitmer de tous les gens d’honneur.

D. ANDRÉ.

Mais où tend ce diêcours, il eſt peu neceſſaire
Pour moi qui vous eſtime autant qu’on puiſſe faire.

D. GARCIE.

Vous me le prouvez mal, D. André.

D. ANDRÉ.

Vous me le prouvez mal, D. André.Moi ?

D. GARCIE.

Vous me le prouvez mal, D. André. MoiOui, vous,
Et puiſqu’à vous parler enfin je me réſous,
Croiez que j’ai gardé toute la patience…

D. ANDRÉ.

Je ne vous entens point.

D. GARCIE.

Je ne vous entens point.Dès ma plus tendre enfance
J’adore Leonor : M’entendez-vous enfin ?

FABRICE caché.

Hoi, Hé.

D. GARCIE.

Hoi, Hé.De ſon cœur j’ai trouvé le chemin.

D. ANDRÉ.

C’eſt être bien-heureux qu’un objet plein de charmes…

D. GARCIE.

Ce bonheur m’a coûté des ſoucis, des allarmes,
Des ſoins, du tems, des pleurs, & peut-être après tout
De mes peines encor je ne ſuis pas à bout.

D. ANDRÉ.

Cela ſe pouroit bien.

D. GARCIE.

Cela ſe pouroit bien.Je ne crains que ſon pere,
Tout autre qui voudra hazarder de m’en faire,
Soit caprice, ou raiſon, deſſein prémédité,
Paſſion venerable, ou ſimple vanité…
Avez-vous donc encore quelque peine à m’entendre ?

D. ANDRÉ.

Beaucoup.