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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/32

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LA TRAHISON PUNIE,

D. ANDRÉ.

Par préférence à tout.Cette même amitié
Me fait craindre pour vous de vous voir marié.
Mais cependant par tout je ſuis prêt à vous ſuivre,
Heureux, d’un mauvais pas ſi mon ſoin vous délivre.

D. JUAN.

Nous verrons. Comme ici je n’ai nul de mes gens.
Voudrez-vous me prêter Fabrice pour un tems ?

D. ANDRÉ.

Volontiers.

D. JUAN.

Volontiers.Un valet qui ne me quitte guère,
Eſt parti ce matin pour aller chez mon pere.
Je n’avois que lui ſeul, comme je viens de loin,
Ainſi…

D. ANDRÉ.

Ainſi…De ce détail nous n’avons pas beſoin.

D. JUAN.

Juſques à ſon retour puis-je garder Fabrice ?

D. ANDRÉ.

Il ſera trop heureux de vous rendre ſervice.

FABRICE.

Et de changer de maître, au moins pour quelques jours.

D. JUAN.

J’en uſe librement ? va donc m’attendre à l’Ours,
Fabrice.

FABRICE.

Fabrice.Ne faut-il, Monſieur, que vous attendre ?

D. JUAN.

Sçachez ſi l’on n’a point de Lettres à me rendre.
Je vais chez un Banquier, & je repaſſerai
Quand…

D. ANDRÉ.

Quand…N’allez-vous que là ?

D. JUAN.

Quand… N’allez-vous que là ? Non.

D. ANDRÉ.

Quand… N’allez-vous que là ? Non.Je vous y ſuivrai.


Fin du premier Acte