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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/36

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LA TRAHISON PUNIE,

N’écrit, ne parle, enfin ne rend des ſoins qu’à moi.

LÉONOR.

Quelle erreur ! croiez-moi, l’on vous trompe, Ifabelle.

ISABELLE.

L’erreur n’eſt que pour vous, D. André m’eſt fidelle.

LÉONOR.

En quelqu’endroit que j’aille, il ſuit par tout mes pas.

ISABELLE.

Il me cherche.

LÉONOR.

Il me cherche.Il vous cherche ?

ISABELLE.

Il me cherche.Il vous chercheOüi.

LÉONOR.

Il me cherche.Il vous chercheOui.Où vous n’êtes pas ;

ISABELLE.

Hé ne ſuffit-il pas pour lui que j’y puiſſe être ?

LÉONOR.

Mais il paſſe les jours, les nuits ſous ma fenêtre.

ISABELLE.

Oh ! pour celui-là bon !

LÉONOR.

Oh ! pour celui-là bon ! Il n’eſt rien de plus vrai,
Ses regards font toûjours fixez…

ISABELLE.

Ses regards font toûjours fixez…Oui, je le ſçai,
Toûjours fixez ici.

LÉONOR.

Toûjours fixez ici.Ses démarches, ſes mines…

ISABELLE.

Ma chere Leonor, nos maisons ſont voiſines,
Nos fenêtres auſſi, cela fait mon enfant
Que vous prenez pour vous tous les ſoins qu’il me rend.