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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/49

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COMÉDIE.

Je pourai mériter vos bontez quelque jour.
Heureux dans ce moment, ſi l’ardeur qui m’anime,
Dans vôtre cœur pour moi fait naître quelqu’eſtime,
Et que le tems enſuite y produiſe l’effet
Que ſur le mien d’abord fit vôtre ſeul portrait.

JACINTE.

Vôtre époux prétendu n’eſt point un fat, Madame.

LÉONOR interdite.

Pardonnez mon ſilence au trouble de mon ame…
L’époux, l’amant… l’himen donc je me ſens preſſer…
Seigneur en ce moment j’ai peine à m’énoncer…
Le trouble de mes ſens… voudrez-vous bien permettre,
J’ai beſoin d’être ſeule afin de me remettre.

D. FÉLIX.

Cela ne fera rien, qu’on ne la quitte pas.
Ces diantres de vapeurs…

LÉONOR en s’en allant.

Ces diantres de vapeurs…Ah ! que je ſouffre, helas !

D. GARCIE.

Je n’en puis plus, ſortons, ma ſœur, ô ſort funeſte !
Quel parti dois-je prendre ! & quel eſpoir me reſte ?

D. FÉLIX. rongeant ſes doigts.

Madame Léonor…

D. JUAN étonné.

Madame Léonor…Qu’eſt ce que tout ceci ?
Ce Cavalier, je penſe, a des vapeurs auſſi.

ISABELLE en ſortant trouve D. André.

Vous ici, D. André, qu’y venez-vous donc faire ?

D. ANDRÉ bas.

Je vous cherchais.

ISABELLE ſortant.

Je vous cherchais.Fort bien. Mais paix, voilà mon frere.