Aller au contenu

Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
COMÉDIE.


Scène VIII.

D. JUAN, D. ANDRÉ.
D. JUAN.

DU choix qu’ont fait pour moi les amis de mon pere,
Que dites-vous, ami ?

D. ANDRÉ.

Que dites-vous, ami ? Je dis qu’on ne peut guère,
Quoiqu’on prenne de ſoins, mieux choiſir qu’ils ont fait.

D. JUAN.

J’ai penſé comme vous en voiant ſon portrait
Dès le premier coup d’œil je la trouvai charmante.

D. ANDRÉ.

Prés de l’original vôtre tendreſſe augmente
Sans doute ?

D. JUAN.

Sans doute ? Oüi, je veux bien l’avouer entre-nous :
J’en ſuis bien amoureux, puiſque j’en ſuis jaloux.

D. ANDRÉ.

Déja ! c’eſt être prompt à prendre de l’ombrage.
Ai-je tort de crier contre le mariage ?

D. JUAN.

Je ne ſuis point jaloux en mari.

D. ANDRÉ.

Je ne ſuis point jaloux en mari.Non ! comment
L’êtes-vous ?

D. JUAN.

L’êtes-vous ? Cent fois plus : je le ſuis en amant.
Et c’eſt une fureur que cette jalouſie.