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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/90

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LA TRAHISON PUNIE,


Scène II.

LÉONOR, JACINTE.
JACINTE.

Hé ! bien, Jacinte ? HÉ bien… un moment je vous prie,
Je ſuis toute eſſouflée.

LÉONOR.

Je ſuis toute eſſouflée.As-tu vû D. Garcie ?

JACINTE.

Je viens de le quitter chagrin, fou, préparé
À ſe couper la gorge avecques D. André.

LÉONOR.

Ah… Jacinte c’eſt là ce qui me deſeſpere,

JACINTE.

J’ai dit de vôtre part qu’il n’en falloit rien faire,
Que de quelque façon que la choſe tournât,
Cela ſeroit pour vous un très fâcheux éclat.
Enfin à mes raiſons il a paru ſe rendre.

LÉONOR.

Le Ciel en ſoît loüé :

JACINTE.

Le Ciel en ſoît loüé : Mais il m’a fait entendre,
Que ſi D. Juan vient le trouver aujourd’hui,
Il ne peut éviter de ſe battre avec lui.
Ainſi, quoiqu’il arrive, entre nous, il me ſemble,
Qu’à coup ſur deux des trois auront du bruit enſemble.

LÉONOR.

He, c’eſt ce que je crains & qu’il faut empêcher.

JACINTE.

Il en eſt un moien qu’à force de chercher
J’ai trouvé dans ma tête en cette conjoncture,