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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/91

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COMÉDIE.

Et pour lequel déjà j’ai pris quelque meſure.

LÉONOR.

Jacinte, que je t’ai grande obligation.

JACINTE.

Il faut avoir un peu de réſolution.

LÉONOR.

J’en aurai pour cela, tu n’as qu’à me preſcrire.
Dis.

JACINTE.

Dis.J’ai de vôtre part été chez Donne Elvire.

LÉONOR.

Elvire eſt mon intime.

JACINTE.

Elvire eſt mon intime.Oui, je ſçai bien cela,
Et l’ai choiſie exprès pour cette raiſon-là.
À vôtre amant je viens en ce moment de dire,
Que ſans perdre un inſtant il fût chez Donne Elvire.
Que c’eſt le ſeul endroit où vous pourrez le voir,
Qu’il vous attendit là du matin juſqu’au ſoir,
Et juſqu’à demain même, attendu que ſans peine
Vous n’y pouvez aller, & n’êtes pas certaine
De l’inſtant qui ſera commode pour cela.
Il eſt au rendez-vous dès à preſent. Voilà,
Comme en gagnant du tems à tout on remedie,
Ce que pour en avoir m’a fourni mon génie.
C’eſt à vous maintenant, ſi vous le trouvez bon,
De voir, d’examiner ſi vous irez, ou non.
Pour mieux le retenir par une longue attente…

LÉONOR.

Jacinte, que je crains qu’il ne s’impatiente ?

JACINTE.

Non, non, raſſûrez-vous, j’ai pris ſoin d’avertir,
Qu’on le reçût en lieu dont il ne pû ſortir.

LÉONOR.

Mais n’étant pas chez lui, ſi D. Juan, Jacinte,
Va penſer qu’il le fuit ?