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CHANT ONZIÈME.

31. — O soleil, qui guéris toute vue troublée, tu me satisfais tellement, lui dis-je, quand tu dénoues les difficultés, que non moins que savoir, douter m’est agréable.

32. Retourne encore un peu en arrière, à ce que tu as dit de l’usure, qu’elle blesse la divine bonté, et délie ce nœud.

33. « La philosophie, à qui l’écoute, enseigne, me dit-il, en plus d’un endroit, comment la Nature, dans son cours, procède

34. « De la divine intelligence et de son art propre 10 ; et si tu lis bien la physique 11, tu trouveras, dès les premières pages,

35. « Que votre art suit, autant qu’il peut, celui-là, comme le disciple suit le maître, de sorte que votre art est, pour ainsi parler, petit-fils de Dieu.

36. « De ces deux 12, si tu te rappelles le commencement de la Genèse, il convient que l’homme tire sa vie et son progrès.

37. « Et parce que l’usurier tient une autre voie, il méprise la Nature, et en soi, et dans l’art qui la suit, puisqu’en autre chose il met son espérance 13.

38. « Mais suis-moi : l’aller m’agrée, maintenant que les Poissons glissent à l’horizon, que le Chariot se montre au-dessus du Coro 14,

Et que là, plus loin, le rocher devient moins abrupt.