Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
LE PURGATOIRE.

7. « Si vous êtes, dit-elle en continuant d’aller, des ombres que Dieu ne daigne pas admettre là-haut, qui vous a ainsi conduits par cet escalier ? »

8. Et mon Maître : — Si tu regardes les signes que porte celui-ci, et que l’Ange a tracés, bien verras-tu qu’avec les bons il doit régner.

9. Mais, parce que celle qui jour et nuit file, n’avait pas encore épuisé la quenouille que Clotho dispose et mesure pour chacun,

10. Son âme, sœur de la tienne et de la mienne, venant là-haut n’y pouvait venir seule, ne voyant pas comme nous voyons :

11. Ce pourquoi je fus tiré de la large gueule de l’Enfer pour le guider, et je le guiderai aussi loin que le pourra mon savoir.

12. Mais dis-nous, si tu le sais, pourquoi de telles secousses ont ébranlé le mont, et pourquoi tous ensemble ont paru jeter le même cri, jusqu’à son humide pied.

13. Ainsi demandant, il toucha tellement le but de mon désir, que par l’espérance un peu apaisée fut ma soif.

14. Celui-là commença : « Point n’est-ce une chose qui trouble l’ordre de la pieuse montagne, ou qui soit inaccoutumée.