Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
CHANT TROISIÈME.


CHANT TROISIÈME


1. Quoique la fuite soudaine eût dispersé ceux-là dans la campagne, vers le mont où la raison [1] nous châtie,

2. Je m’attachai à mon fidèle compagnon. Et comment sans lui serais-je allé ? Qui m’eût aidé à gravir la montagne ?

3. Il me paraissait s’accuser lui-même. O conscience délicate et nette, combien d’une légère faute amère t’est la morsure !

4. Lorsque ses pieds eurent suspendu la hâte qui de tout acte bannit la dignité, mon esprit, resserré auparavant [2],

5. Élargit la vue au gré de ses désirs, et je dirigeai mes regards sur le sommet qui, au-dessus des eaux, le plus s’élève [3].

6. Le soleil dardait derrière moi des flammes rouges, qui devant le visage se rompaient, mon corps arrêtant ses rayons.