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CHANT VINGT-CINQUIÈME.

7. Comme, lorsqu’une colombe se pose près de sa compagne, l’une et l’autre, tournant et murmurant, montre son affection,

8. Ainsi vis-je s’accueillir l’un l’autre ces grands et glorieux Princes, en louant l’aliment dont on se nourrit là-haut [6].

9. Et quand fut fini le congratuler, en silence, coram me [7] chacun d’eux se fixa, si enflammé qu’il m’éblouissait.

10. Rayonnant alors, Béatrice dit : « Illustre vie [8], par qui fut célébrée l’abondance de notre basilique [9],

11. « Fais en ces hauteurs résonner l’espérance ; tu sais que tu la figures autant de fois que Jésus aux trois se manifesta plus clairement [10] :

12. — « Lève la tête avec assurance ; car ce qui vient ici-haut du monde mortel, doit se mûrir à nos rayons. »

13. Du second feu [11] me vint ce confort, et je levai les yeux sur les monts dont le poids les avait abaissés d’abord [12] :

14. « Puisque, par grâce, notre empereur [13] veut que tu te rencontres dans la plus secrète salle avec ses comtes,

15. « Afin qu’ayant vu ce qu’est vraiment cette cour, par là en toi et en autrui tu fortifies l’espérance de laquelle en bas naît l’amour,