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CHANT TRENTE-UNIÈME.

16. Ainsi, à travers la vive lumière, je promenais mes yeux sur les gradins, en haut, en bas, et tout autour.

17. Et je voyais des visages inspirant la charité, frangés de la lumière des autres et de la leur, reluisant dans tous leurs traits d’une dignité pudique.

18. La forme générale du Paradis avait jusqu’alors occupé tous mes regards, sur aucune partie non encore fixés fermement ;

19. Et je me tournais avec un désir réenflammé, pour interroger ma Dame sur des choses qui tenaient mon esprit en suspens.

20. Je m’adressais à l’un, et un autre me répondit ; je croyais voir Béatrice, et je vis un vieillard vêtu comme la troupe glorieuse.

21. Dans ses yeux, sur ses joues, dans sa contenance pieuse, était répandue une bénigne joie, telle qu’elle convient à un père tendre.

22. — Et où est-elle ? subitement dis-je. D’où lui : « Pour accomplir ton désir, Béatrice m’a mû de mon lieu ;

23. « Et si tu regardes dans le troisième rang du plus haut gradin, tu la reverras sur le trône qui est le prix de ses mérites. »

24. Sans répondre je levai les yeux, et je la vis qui se faisait une couronne, en réfléchissant les rayons éternels.