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LE PARADIS.

25. De cette région qui le plus haut tonne, nul œil mortel, lorsqu’il plonge dans la plus profonde mer, n’est aussi distant

26. Que les miens ne l’étaient de Béatrice ; mais cela rien ne me faisait, parce que son image, en descendant à moi, ne se mêlait avec aucun milieu.

27. — O Dame, en qui florit mon espérance, et qui pour mon salut ne craignis point de laisser en Enfer tes vestiges,

28. Des grandes choses que j’ai vues, la grâce et la force de les voir je reconnais tenir de ta puissance et de ta bonté.

29. Tu m’as de la servitude conduit à la liberté, par toutes les voies, de toutes les manières que tu avais le pouvoir de le faire.

30. Garde envers moi ta munificence, afin que mon âme que tu as guérie, digne de te plaire, se délie du corps.

31. Ainsi priai-je, et elle, si loin qu’elle parût être, sourit et me regarda ; puis elle se tourna vers l’éternelle fontaine ;

32. Et le saint vieillard : « Afin que se consomme parfaitement ton voyage, ce pourquoi une prière et un amour saint m’ont envoyé,

33. « Avec les yeux vole par ce jardin, car le voir aiguisera [10] ton regard, pour monter plus haut vers le rayon divin.