Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/129

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moindre, et que je suis plus près de terminer mes plaintes.

Le jour où celle-ci vint au monde, —autant que je (peux) le retrouver dans le livre de (mon) souvenir qui s’efface, — ma faible personne eut à supporter une souffrance nouvelle si forte, que je demeurai rempli d’épouvante ; un frein fut subitement posé à tout mon courage, et je tombai à terre, frappé par une voix qui retentit dans mon cœur. Et,—si le livre ne se trompe pas, — l’esprit qui me dompta (me fit) trembler si fort, qu’il me sembla bien que (c’était) par lui que la mort venait d’entrer en ce monde… ; maintenant j’en veux à celui qui fit mouvoir cet (esprit).

Quand m’apparut ensuite la grande beauté qui me fait tant gémir, — gracieuses dames, à qui j’ai parlé, — cette vertu, noble à plus d’un titre, en se contemplant dans son bonheur, s’aperçut bien que son malheur était né ; elle connut le désir qui venait de prendre naissance par l’intense contemplation à laquelle elle s’était livrée, si bien qu’en pleurant elle dit ensuite aux autres : « Ici viendra, à la place d’une, que j’ai vue, la belle figure qui déjà m’inspire de la crainte, et sera une dame au-dessus de nous toutes, (celle) qui aussitôt deviendra le plaisir de ses yeux. »

Je vous ai parlé, jeunes dames qui avez les yeux ornés de beauté et la pensée gagnée par Amour et