Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/138

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SESTlNE I.

Ardeur des désirs de Dante ; éclatante beauté et froideur de sa Dame. (Doit cuir Ilotes.)

Je suis arrivé, hélas ! au jour amoindri, au grand cercle d’ombre, et au blanchir des collines, alors que la couleur disparaît de dessus l’herbe : et mon désir pour cela ne change point de verdeur, tant il est enraciné dans cette dure pierre, qui parle et sent — comme si elle était une dame —.

Pareillement cette nouvelle Dame se tient glacée, comme la neige à l’ombre ; (le doux temps) ne l’influence pas plus que si (elle était) une pierre, le doux temps qui réchauffe les collines, et les fait tourner du blanc au vert, parce qu’il les couvre d’herbe et de fleurs.

Quand elle a sur la tête une guirlande d’herbe, elle fait sortir de notre esprit toute autre dame : parce que le blond crêpé (de ses cheveux) s’y mêle si gracieusement à la verdure, qu’Amour y vient pour s’arrêter à son ombre, (Amour) qui m’a emprisonné entre de petites collines bien plus fort que (ne l’eût fait) la pierre calcinée.

Ses beautés ont plus de force que la pierre, et le