Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/139

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coup (qu’elle porte) ne peut se guérir par (aucune) herbe. Je me suis enfui par les plaines et par les collines pour pouvoir me sauver d’une telle dame ; d’où (il résulte) que contre sa lumière elle ne peut me faire ni tertre ombreux, ni muraille, ni verte feuillée.

Je l’ai déjà vue habillée de verdure, de telle façon qu’elle aurait pétrifié l’Amour, que je porte néanmoins à son ombre ; d’où je l’ai appelée dans un beau pré d’herbe, amoureuse — encore comme si elle était une dame,—et fermée, tout alentour, de très-hautes collines.

Mais les fleuves retourneront bien aux collines avant que ce bois mol et vert s’enflamme, comme a coutume de faire de moi la belle Dame, qui me ferait consentir à dormir sur la pierre tout mon temps et à aller paissant l’herbe, seulement pour voir (le lieu) où ses vêtements répandent leur ombre.

Toutes les fois que les collines projettent une ombre plus noire, sous une attrayante verdure la jeune Dame la fait disparaître, comme la pierre sous l’herbe.