Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans ses yeux et dans son sourire Amour les apporte comme à leur place. Elles (ces choses) surpassent notre intelligence, comme un rayon du soleil (surpasse) un faible (rayon) visuel ; et parce que je ne puis la contempler fixement, il faut nie contenter de dire peu de choses sur elle. Sa beauté répand des splendeurs de feu,—animées par un noble esprit, qui est le créateur de tout bon penser,—et qui rompent, comme le tonnerre, les vices innés qui rendent vils les autres. Donc, que la dame qui entend blâmer sa beauté parce qu’elle ne paraît ni paisible ni modeste, contemple cette (Dame), qui est un exemple de modestie. Celle-là est celle qui humilie tout pervers… ; ainsi la jugea Celui qui créa l’univers.

Canzone, il me semble que tu parles contrairement au dire d’une sœur que tu as ; que cette Dame, que tu fais si modeste, cette (sœur — la Ballade VII, livre II)\a proclame fière et dédaigneuse. Tu sais que le ciel est toujours lumineux et clair, et à quel point en lui-même il ne s’obscurcit jamais ; mais nos yeux, pour de nombreuses raisons, avouent quelquefois l’étoile ténébreuse : de même quand je l’appelle orgueilleuse (cette Dame), je ne la considère pas selon le vrai, mais plutôt selon ce qu’elle me semble être ; (mon) âme la craignait et la craint encore tant, qu’elle me semble fière toutes les fois que je viens là où elle m’entend. Aussi excuse-toi,